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Comparative Papier de pierre & cellulose

Le Test des performances du papier de pierre

L’agence conseil en communication Axellescom partage sur son site de nombreux articles liés aux nouvelles technologies. Dans sa rubrique Tendances et Innovations elle parle de la start-up Armen Paper et de son procédé innovant : le papier de pierre. Elle lui fait passer un test de performances.

Le Test

Il y a quelques semaines nous découvrions le papier de pierre, un papier à base de poudre de pierres qui aurait des caractéristiques étonnantes. Aujourd’hui nous vous proposons d’en savoir davantage sur ce « papier » hors normes et qui représente une vraie nouveauté dans le monde de l’impression. Pour se faire nous avons demandé l’avis de nos experts mais aussi réalisé quelques tests à l’agence pour réellement aller plus loin que la simple présentation du « Papier de Pierre ». Résistance, impression, tenue… nous avons comparé les performances du papier « normal »  avec un grammage similaire au papier de pierre utilisé .

 

Le papier de Pierre qu’est ce que c’est ?

Déjà c’est un nom sympa qui a un coté très « friendly » et qui quelque part marque le changement d’avec ses prédécesseurs dont les noms sont parfois un peu brut et froid. C’est aussi un papier MADE IN FRANCE et pour nous les nantais il est presque de notre région puisqu’il vient de Bretagne ! La technique vient cependant de la Chine et plus précisément de Taïwan et c’est Pascal Parmentier qui, près de Quimper, a décidé de développer sa start-up  Armen Paper autour de ce projet.

 

Un papier écologique

Le papier est une ressource qui nécessite pour sa création une quantité d’eau phénoménale. On estime qu’il faut 500 litres d’eau et 2 à 3 kilos de bois pour fabriquer 1kg de papier. Pour être le plus exact possible, le papier « normal » c’est de la pâte ( de l’eau et des fibres) , des charges minérales ( marbre / carbonate de calcium et kaolin ) et des colles ( alun et colophane ). Le papier est aussi blanchi à l’aide de chlore ou de dérivé, c’est un produit extrêmement polluant.

Le papier de pierre lui se revendique comme un papier qui est créé à partir de déchets ! Récupérés sur des chantiers, ce sont simplement des pierres venues tout droit du BTP ! Une autre partie vient de carrières et le tout est broyé jusqu’à l’obtention d’une poudre, un peu comme du talc. C’est du carbonate de calcium qui est un élément que l’on retrouve principalement dans les roches calcaires (tuffeau, faluns). Ces roches sont très friables, s’érodent facilement et sont présentes en grande quantité dans la nature.

De plus , le carbonate de calcium qui la compose la rend blanche naturellement , aucun besoin de blanchisseur donc. En plus de cette poudre une résine de polypropylène non toxique lie le tout. La seule utilisation d’eau est celle nécessaire au refroidissement des machines, elle est donc en circuit fermé et en permanence recyclée et réutilisée.

Le papier minéral affirme ainsi ne pas dégager de produit toxique lorsqu’il est brulé et se décomposerait de lui-même sous l’effet de la lumière. La feuille se décompose, ressemble peu à peu à une coquille d’œuf, la résine est absorbée par l’atmosphère sans effets nocifs, le CaCO3 se dégrade et retourne à l’état de poudre .

Bien entendu, nous ne pouvons qu’encourager la réduction de consommation de papier en ne l’utilisant que de façon raisonnée. Car produire du papier a un coût environnemental, l’imprimer en a un autre, le recycler un autre encore.

 

Un papier résistant et waterproof

La feuille de pierre c’est un peu comme du Yupo (matière plastique) -même si la composition n’est pas la même – cela peut vous donner une idée de sa résistance comme de son aspect ! On constate plusieurs petites choses…

La première c’est que ce papier tient mal plié. En effet, un peu comme de la matière plastique ce dernier tente de reprendre sa forme initiale. Avec du papier cellulosé, c’est grâce aux fibres cassées qu’un pli reste en place. Souvent pourtant on constate des craquelures sur celui-ci après pliage. Ici ce n’est pas le cas comme la fibre est remplacée par de la poudre. Le papier de pierre, lui, a tendance à se déformer sans craquer ou se déchirer. Il est presque« indéchirable », en fait, il devient fragile dès lors qu’on crée une petite coupure mais il se déforme bien avant de vraiment « craquer ». Ensuite par contre il se découpe très bien et proprement. C’est d’ailleurs extrêmement agréable à découper aux ciseaux.

Après quoi nous avons plongé nos deux papiers dans l’eau. Donc oui, le papier de pierre est waterproof, rien n’y pénètre. On a même essayé de « l’agresser » un peu au vinaigre pour tenter de le dégrader mais rien n’y fait il ne bouge pas.

En grattant un peu le papier humidifié même résultat l’eau n’est pas rentré, le papier est nickel ! Notre autre papier, le « normal », il est ressorti de là bien abimé et avec une épaisseur presque doublée car gorgé d’eau. Et avec en plus une petite épreuve de crayon et de grattage sur la partie humide on l’a achevé. Le papier de pierre lui s’en est sorti comme si de rien n’était.

On a aussi gratté à sec au cutter, et si le papier « normal », en effet, se déchire sous forme de fibre, la feuille de pierre, s’enfonce un peu, se déforme et finalement se défait de petites particules. Cela ressemble beaucoup à du plastique il faut bien l’avouer.

Pour le test à la colle ce n’est pas vraiment concluant mais on garde tout de même l’impression que la feuille de pierre colle moins bien, c’est sans doute dû à ses caractéristiques imperméables.

 

Un papier qui ne coupe pas, vraiment ?

Ce n’est pas qu’on a eu peur des représailles après tout ça, mais c’est un vrai argument de l’entreprise du papier de pierre que de dire que ce papier ne coupe pas ! Et en effet Hervé, notre fidèle imprimeur, nous confirme que cela arrive souvent de se blesser. On a voulu voir ça et comme on a pas osé sur nos doigts (parce que ça fait quand même drôlement mal) on a décidé de prendre une gomme. Pour être honnête, la feuille de pierre l’a coupé mais plus sous l’effet de la pression que par découpage, alors que le papier normal a réellement tranché la tête de notre gomme.

On a aussi voulu savoir comment le papier minéral brulait ! Et en fait c’est là qu’on se rend compte du coté « plastique » de notre cobaye. Le papier fond, très peu de fumée se dégage (selon ArmenPaper « elle n’est pas nocive », par contre elle sent fort !). Attention aussi car si du papier normal une fois le feu éteint conserve peu la chaleur le papier pierre fondu c’est très chaud et ça colle ! De plus le papier dit « normal » brûle très vite, beaucoup moins pour le papier de pierre qui en plus s’éteint facilement.

D’ailleurs la chaleur, le papier de pierre n’aime pas ça, il gondole même sous des sources de chaleur assez faible comme un radiateur ou un sèche-cheveux…

 

Des résultats d’impression relativement similaires

Alors oui , c’est marqué en gros, mais allez savoir pourquoi nous ça a plus attiré notre attention qu’autre chose… Et bien ils ont raison , ça ne fonctionne pas , la feuille ondule , l’encre réagi mal et on obtient pas franchement un résultat top. En terme de définition et de précision c’est assez ressemblant, pour les couleurs on ne se prononce pas, la chaleur a pu influencer le résultat et les couleurs sont plus foncées que prévu, quand le papier les accepte, sinon elles n’adhèrent carrément pas!
Oubliez aussi les découpes laser !

 

Et l’apparence ? De la pierre qui ressemble à du papier.

Même si la composante n’est pas du tout la même, au final la feuille de pierre a un aspect réellement similaire à du papier normal à première vue, il est tout aussi blanc. Pourtant à y regarder de plus près il y a quelques différences.

Le papier de pierre n’étant pas composé de fibres, de près on ne remarque aucun grain et il est très uniforme. C’est d’ailleurs cette composition qui lui donne au touché un aspect peau de pêche très agréable, il est à la fois doux et tendre et un peu brillant.

Autre chose nous interpelle, le papier ne se tient pas : il est « mou » et, dépourvu des fibres censées le maintenir, il n’a pas de tenue.

Hervé, notre expert, intervient : « C’est vrai que pour cet aspect, cela n’est pas très convaincant pour de l’édition , nous ce que l’on aime c’est vraiment avoir un touché de papier… et de plus pour tout ce qui est livret ou cahier , avec cette souplesse , ce n’est pas vraiment adapté !  Mais il y a d’autres utilisation à imaginer…»

À grammage identique le papier est aussi plus fin, c’est ce qui explique qu’il est aussi plus transparent.

Pour remédier à ça il y a la petite astuce d’Hervé ,
« Imprimer avec des aplats sur un des cotés pour éviter les transparences maladroites ! »

 

Un papier qui coûte cher ?

Aie, c’est vraiment là où on se dit que ce n’est pas un papier pour des usages bureautique mais un papier de créa, pour un effet bien recherché. Le papier de pierre est cher ! Si cher que ça ?

Pour Hervé non : « Il est cher pour un papier « normal », mais pour un papier de création il est au prix des bas de gamme, alors si on lui attribue ses qualités écologiques et sa capacité de résistance, il n’est pas si cher que ça ! »

Les comparaisons sont donc difficiles car en terme d’aspect et d’utilisation le Yupo semble être le plus proche mais la composition plastique de ce dernier va en complète inadéquation avec les principes écologiques du papier de Pierre. On vous donne donc les tarifs d’une conscience écologique résistante :

Comptez en format 650*920 mm pour du 140 microns un prix HT pour 1000 feuilles de 355€.

Notez d’ailleurs que le papier de pierre a des méthodes de facturation bien à lui, à des formats similaires, l’épaisseur de 100 , 120 et 140 micron est à un prix identique. Par contre le prix au poids des feuilles augmente selon l’épaisseur ce qui nous a un peu surpris… habituellement c’est l’inverse !

En terme d’usage le papier minéral se défini comme un papier pour arts graphiques, comme éco emballage, pour de l’édition , de l’emballage agro-alimentaire, des créations design et artistiques.

Hervé nous fait remarquer:
« C’est étrange dans leurs usages de montrer des usages pour de l’emballage alimentaire, c’est un papier cher pour de l’emballage… Après si cela est justifié par une création originale, pourquoi pas ! En plus c’est vrai que comme il est sans produit chimique il peut être en contact avec la nourriture »

 

Un papier qui répond à un besoin de niche.

Nous l’avons vu ce papier ne va pas mettre fin au papier cellulose, certes sa composition répond à un besoin écologique important et qui est un véritable enjeu pour les publicitaires et imprimeurs, mais son prix et certaines propriétés de la feuille de pierre ne peuvent égaler notre bon vieux papier bureautique.

Hervé intervient : « Oui mais voilà il existe une niche pour ce papier ! Pour des usages où sa résistance est utile et son caractère écologique essentiel. Par exemple, les plans de randonnée pour ne plus faire un énorme trou juste où il ne fallait pas et ne pas être perdu pendant un trek sous la pluie et savoir que si on la perd ce ne sera pas non plus une catastrophe ! Ou par exemple les cartels de plantation où il est difficile de mettre du plastique en terre et où les conditions sont rudes. Pour de la restauration et de l’événementiel où des éléments sont soumis aux aléas climatiques et aux petites mains maladroites pourquoi pas… Pour les plans des ouvriers aussi, pour qui l’écologie est au cœur de leur réflexion, du BTP au papier de pierre, on arrive à un vrai cycle d’usage ! »

 

Pour résumer la feuille de pierre c’est :

• Écolo : Dans sa composition, sa méthode de création et dans son recyclage
• Résistant : Il se déforme plus qu’il ne se déchire, il est sensible à la chaleur
• Pas si cher que ça : Pour un papier de création !
• Doux et tendre : au toucher et il ne coupe pas
• Lourd : et donc à grammage similaire plus fin !
• Nouveau et breton : Arrivé à l’entreprise bretonne ArmenPaper fin 2017

Nous, parce qu’on a aussi une fibre écolo chez Axellescom, on avait vraiment envie de vous en parler de ce papier. Mais aussi de répondre à vos questions pour savoir si ce dernier pouvait être intégré à votre communication. On espère avoir atteint notre but avec notre article !

 

P.S

Mais… c’est qui Hervé ?!?
Hervé c’est notre imprimeur chez SETIG Abelia, il est basé à Beaucouzé et c’est aussi un imprimeur éco-responsable qui travaille sur tous types d’impressions, offset et numérique. Parce que pour bien vous accompagner, il faut aussi savoir bien s’entourer !

 

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